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VOYAGES.

loin, et nous fîmes halte malgré nous ; nos yeux se portèrent, avec le regret de ne pas les atteindre, sur ces pics élevés, que séparait encore de nous une masse de neige vierge. Notre baromètre indiquait six mille quatre cents pieds au-dessus du niveau de la mer. Le rocher sur lequel nous étions arrêtés offrait un grès rouge et dur, dont les couches étaient dirigées est et ouest. Ainsi, nous n’avions encore dépassé que le calcaire, le schiste micacé et le grès ; nous n’avions découvert que des roches de transition ou secondaires, mais aucune trace de roches primitives, hors un peu de granit ou de gneiss dans la vallée au-dessous, et des veines de quartz folié dans les collines schisteuses. La formation tendait à la surface plane ; les arètes et les sommets étaient arrondis ; rien qui ressemblât aux pointes et aux pics aigus des Alpes. Dans notre marche à travers ces montagnes, nous ne pûmes apercevoir non plus aucune trace d’action volcanique, et rien dans la configuration de l’Atlas n’indique l’existence antérieure d’un cratère.»

Les limites dans lesquelles nous sommes obligés de nous renfermer ne nous permettent pas d’analyser un mémoire du capitaine King sur la géographie de la Terre-de-Feu et sur le détroit de Magellan, pas plus que des notes sur l’isthme de Panama, par M. Lloyd, qui, attaché au général Bolivar, fut chargé par lui d’explorer l’isthme, afin de constater la meilleure ligne de communication à établir entre les deux océans, par terre ou par eau. Les Espagnols ont souvent fait des recherches du même genre ; mais on n’a généralement pas encouragé une entreprise aussi pénible que coûteuse ; et nous ne pensons pas que les nivellemens faits par M. Lloyd aient quelque influence sur l’exécution d’un projet qui, s’il n’est pas impraticable, ne répondrait probablement point au but qu’on se propose, et coûterait des sommes énormes.

Le dernier mémoire que nous analyserons a pour objet la solution d’un problème géographique qui a excité plus d’intérêt que tout autre, à l’exception peut-être du passage au nord-ouest de l’Amérique. L’embouchure si long-temps