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SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE LONDRES.

de quelques espèces de Banksia arborescent, promettent beaucoup ; et le capitaine Stirling a constaté un fait capital, c’est que les bestiaux de l’établissement, non-seulement ont pu vivre, mais encore ont engraissé, pendant la mauvaise saison, dans les pâturages naturels du pays. Sans nous arrêter à l’énumération des différentes familles de plantes décrites par M. Brown, nous appellerons l’attention sur une circonstance très-remarquable qui donne un aspect tout particulier aux forêts de l’Australie ; c’est que les feuilles sont dans une position transversale, de manière à présenter à la tige leurs bords, au lieu de leurs faces, qui se trouvent ainsi l’une et l’autre également exposées aux rayons solaires, et sont pourvues simultanément de glandes cutanées. Ces glandes ne se trouvent ordinairement dans les feuilles des arbres et arbustes, que sur la face inférieure ; dans un petit nombre de plantes arborescentes, comme par exemple, dans quelques espèces de conifères, elles n’existent que sur la face supérieure. Ce n’est pas seulement dans les acacias et les eucalyptus de la Nouvelle-Hollande que ces organes coexistent sur les deux faces des feuilles ; mais ce phénomène paraît plus fréquent dans la végétation de cette partie du monde ; c’est au moins à ce caractère particulier qu’il faut certainement attribuer ce manque d’éclat et de poli si remarquable dans les forêts australiennes.

Après le mémoire du savant botaniste, nous trouvons une esquisse des naturels qui habitent aux environs de la passe du roi George, communiquée par M. Scott-Nind à M. Brown. M. Nind, médecin de l’établissement, a profité de sa position dans l’intérêt de la science, et ses recherches sont un important chapitre ajouté à l’histoire de la race humaine dans ces contrées. Ceux qui étudient l’homme dans son état le plus misérable, et au plus bas degré de l’échelle, y trouveront de quoi théoriser à leur aise. L’esquisse de M. Nind ne se borne pas aux naturels du pays ; elle embrasse en outre toutes les productions du sol ; et réunie aux deux mémoires précédens, elle peut donner une idée assez exacte