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VOYAGES.

y sont couvertes de gazon ; le sol présente à peu près un tiers de fort bonne terre, mais inégalement répartie. Une rivière très-rapide qui coule au nord, et qui se trouvait très-enflée par les pluies à l’époque de l’expédition, l’empêcha de pousser plus loin ses découvertes de ce côté. M. Date, qui y arriva le premier, s’avança jusqu’à cent milles de la côte, et revint charmé du pays qu’il avait parcouru. La rivière est très-considérable pendant l’hiver ; on ne connaît encore ni sa source, ni la direction qu’elle prend ; et une exploration récente de cette côte n’y a laissé apercevoir aucune ouverture. Mais on ne tardera pas à résoudre la difficulté. Un autre officier, nommé Bannister, s’avança jusqu’à une distance de quatre-vingt-dix milles au sud-est, et traversa la plus belle contrée qu’il eût jamais vue. En continuant sa marche dans la même direction, l’expédition s’engagea dans un pays montueux, et crut apercevoir à l’est une montagne d’une grande élévation, que nos voyageurs évaluèrent à 10,000 pieds. Ils retrouvèrent la côte auprès du cap Chatam, et après avoir beaucoup souffert de la faim, ils atteignirent enfin la passe du roi George. L’effet de ces découvertes sur l’esprit des colons fut excellent, ajoute le mémoire ; elles dissipèrent tout ce qui pouvait rester de doutes sur le succès de l’établissement.

Ce premier mémoire est suivi d’un essai sur la flore du voisinage de Swan-River par le célèbre botaniste Brown. Le nombre des espèces remises entre ses mains ne s’élevant pas au-dessus de cent quarante, des matériaux si limités ne lui permettent de hasarder que peu d’observations générales sur la végétation de cette partie de la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande. Il ajoute que, s’il fallait en juger d’après cette collection seule, on se ferait une assez pauvre idée de la qualité du sol, mais que certaines familles, bien qu’on ne les trouve point dans cet herbier, doivent exister et même en grand nombre dans cette région ; d’ailleurs la saison n’était pas favorable quand il fut recueilli. L’abondance et la beauté de l’herbe de Kangaroo, et la grandeur extraordinaire