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REVUE. — CHRONIQUE.

contraste et l’opposition des couleurs, l’auteur n’ayant négligé aucun des moyens propres à différencier les faits dans ces vastes nomenclatures ; nous nous bornerons à mentionner, parmi les nouveaux aperçus que présente ce travail ingénieux, les colonnes qui se trouvent ordinairement à la droite de chaque tableau, et qui présentent une chronologie comparée des faits politiques et des événemens littéraires. Là se trouvent enregistrés les rapprochemens les plus curieux et souvent les contrastes les plus inattendus.

En un mot, M. de Mancy a bien mérité des lettres en ouvrant cette carrière, et, malgré les légères imperfections de détail qu’on peut lui reprocher, son Atlas n’en est pas moins d’une exécution excellente, et devient un complément indispensable du grand Atlas historique de Lesage.


MÉMOIRES DE LAVALETTE[1].

La seconde édition des Mémoires de Lavalette vient de paraître chez le libraire Fournier. Aujourd’hui que le succès de cette publication est désormais assuré, le temps est venu de caractériser avec impartialité le mérite spécial de ces Mémoires. Les préoccupations de toute sorte qui ont distrait le public de cette lecture intéressante, pourront surprendre un moment, mais n’anéantiront pas le charme qui s’attache à ce récit auto-biographique. C’est un livre écrit simplement, sans trop de prétention ni d’apprêt. C’est le style d’un conteur qui revient avec plaisir et à plusieurs reprises au souvenir de ses premières années, et qui ne regrette pas les redites, pour éclaircir un fait et pour porter sur tous les détails la lumière et l’évidence. C’est un document précieux pour ceux qui voudront comprendre et rédiger sévèrement l’histoire du consulat et de l’empire. Le caractère personnel du narrateur n’avait pas besoin des apologies de M. Cuvilier-Fleury pour inspirer toute confiance. Si, comme le dit M. de Lavalette dans les premières pages de son introduction, les accusations nombreuses et acerbes dont il a été l’objet, l’ont seules décidé à prendre la plume, cette fois-ci

  1. Chez Fournier, rue de Seine.