Mania est la seule province du Péloponèse, qui, sous la domination musulmane, ait conservé toute sa liberté intérieure, et même quelque reste d’indépendance. Entre ce petit pays et la Porte-Ottomane, il n’existait d’autre rapport que celui du vassal au suzerain, puisque ses habitans, protégés par l’âpreté de leur sol, et toujours prêts à recourir aux armes, n’obéissaient qu’à des chefs de leur choix et de leur nation. La forme du gouvernement était monarchique et patriarcale à l’instar des temps héroïques ; l’autorité, dévolue aux mains des Mavromichalis, se transmettait depuis long-temps dans cette famille, et il ne restait au gouvernement turc qu’à confirmer cette transmission par l’investiture.
Janaki Mavromichalis prit une part glorieuse à la révolution éphémère de 1770, suscitée par la Russie ; son influence et son courage avaient donné au comte Orlof l’espoir de réussir dans son projet d’insurrectionner la Grèce.
- ↑ L’assassinat et la mort de Capo d’Istria ont retenti dans toute l’Europe. Les partis se sont divisés sur cette mort. Comme nous l’avons dit, on a renouvelé à ce sujet la grande question, à savoir si Brutus avait bien fait de tuer César.
Sans prendre d’engagement à propos de cette question, nous donnons une notice sur la famille de l’un des auteurs de la mort de Capo-d’Istria. Ce ne sera pas la pièce la moins curieuse de ce grand plaidoyer, qui est triste comme toutes les causes au fond desquelles il y a du sang.