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NOTICE
SUR LA
FAMILLE DES MAVROMICHALIS[1].

Mania est la seule province du Péloponèse, qui, sous la domination musulmane, ait conservé toute sa liberté intérieure, et même quelque reste d’indépendance. Entre ce petit pays et la Porte-Ottomane, il n’existait d’autre rapport que celui du vassal au suzerain, puisque ses habitans, protégés par l’âpreté de leur sol, et toujours prêts à recourir aux armes, n’obéissaient qu’à des chefs de leur choix et de leur nation. La forme du gouvernement était monarchique et patriarcale à l’instar des temps héroïques ; l’autorité, dévolue aux mains des Mavromichalis, se transmettait depuis long-temps dans cette famille, et il ne restait au gouvernement turc qu’à confirmer cette transmission par l’investiture.

Janaki Mavromichalis prit une part glorieuse à la révolution éphémère de 1770, suscitée par la Russie ; son influence et son courage avaient donné au comte Orlof l’espoir de réussir dans son projet d’insurrectionner la Grèce.

  1. L’assassinat et la mort de Capo d’Istria ont retenti dans toute l’Europe. Les partis se sont divisés sur cette mort. Comme nous l’avons dit, on a renouvelé à ce sujet la grande question, à savoir si Brutus avait bien fait de tuer César.

    Sans prendre d’engagement à propos de cette question, nous donnons une notice sur la famille de l’un des auteurs de la mort de Capo-d’Istria. Ce ne sera pas la pièce la moins curieuse de ce grand plaidoyer, qui est triste comme toutes les causes au fond desquelles il y a du sang.