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STATISTIQUE DE LA CHINE.

de 1,000,000,000 de francs (somme qui approche du budget ordinaire de la France) ; que ces revenus surpassent de beaucoup la dépense, et que l’avidité des hommes en place, qui sont d’ailleurs mal payés, en distrait une bonne partie ; mais il y a encore loin de là aux 79,600,000 liang ou taëls de revenu annuel, que M. Martucci donne à la Chine. Cette somme équivaudrait à environ 5 milliards de francs.

Le dernier dénombrement des chrétiens en Chine n’est pas sans intérêt pour nous. On y compte 64,327 chrétiens, qui ont 40 prêtres chinois et 14 européens, 36 écoles de garçons, et 58 de filles, un petit séminaire au collége de Saint-Joseph à Macao, plus l’école tenue par le vénérable abbé Lamiot dans cette ville. C’est lui qui a envoyé à Paris, en 1829, quatre jeunes Chinois pour y faire leurs études ecclésiastiques. Il existe, en outre, à Poulo-pinang, un collége chinois tenu par des ecclésiastiques français, et dans le midi de la Chine, deux évêques[1], un français et un italien, si toutefois ils n’ont pas payé de leur tête leur zèle évangélique. Les Anglais ont un collége anglo-chinois à Malacca, où l’on élève de jeunes Chinois dans la religion calviniste. Cet établissement compte parmi ses fondateurs deux sinologues d’un mérite distingué, M. le docteur Milne et surtout M. le docteur Morrison, auteur du grand Dictionnaire chinois et anglais. Il nous paraît difficile de croire que la religion chrétienne fasse plus de prosélytes en Chine que chez les Hindous et chez les Malais. Les pompes du culte catholique plaisent davantage à ces peuples que l’austérité des cultes protestans ; mais les Orientaux n’estiment pas plus nos prêtres célibataires que les bonzes ou les prêtres de Boudha, également voués au célibat, et ils ne renonceront jamais volontairement à la polygamie.


Louis-Domeny de Rienzi.
  1. M. Perocheau, évêque de Maxoula : j’ai oublié le nom de l’Italien.