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VOYAGES.

Cet excédant est absorbé par le traitement des ministres d’état, par les dépenses affectées au collége de Hanlin, qui est composé de 282 officiers, et enfin, par les dépenses du palais. Mais, en comprenant les taxes et les grains déposés dans les greniers publics des différentes provinces, on peut calculer que les ressources de la Chine qui s’élèvent à 74,400,607 taëls ou 595,204,856 francs, joints aux 266,306,208 francs des autres recettes annuelles, sont de 861,511,064 francs.

Les impôts prélevés sur les étrangers à Kouan-Tcheou-Fou (Kanton) Ngao-Men (Macao), Ning-po, ou Emoï[1], Formose ou Taï-Ouan, rendent encore des sommes considérables (ceux de Kanton sont de 6 millions). Il faut encore ajouter la vente des charges publiques, et la recette des douanes aux frontières et à l’extérieur ; plus, les revenus perçus sur les états tributaires. Il faut encore ajouter 50 millions de francs des tributs prélevés sur la soie, les étoffes de différentes matières et quelques autres produits.

Les revenus des domaines du grand empereur, le monopole du Jin-Chen (Ginseng), les confiscations, les présens et différens petits détails ne sont pas compris dans le total général.

Nous aurions pu donner un aperçu de ces différens revenus, ainsi que de la population des 1659 villes de la Chine, d’après la deuxième édition de l’ouvrage de Ouang-Kouoï-Ching, qui a paru à Kanton et à Macao durant notre séjour en Chine ; mais nous avons de puissantes raisons de croire que cette partie de son ouvrage est beaucoup moins exacte que celle qui traite des finances. Ainsi, nous pensons que la somme entière des revenus de tout l’empire s’élève à près

  1. Les Européens ne sont plus reçus qu’à Canton, Ouampou, Linting et Macao. Les navires espagnols ou européens, sous pavillon espagnol et avec une licence de Manille, le sont encore à Emoï, port de la province de Fo-Kien, situé vis-à-vis la grande île Formose, et d’où partent les navires qui commercent au Japon.