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LITTÉRATURE.

Pérez.

Il faut que je délivre la terre de ce monstre… Je vais le frapper, mais de loin…

(Il met une flèche sur son arc ; dona Maria, par un mouvement couvulsif et involontaire, se jette sur lui et le couvre de son corps.)
Don Félix.

Elle m’a touché… elle m’a fait un rempart de son corps… Quelqu’un m’a touché… et c’est elle !… Oh ! c’en est trop… Ange, merci, merci ; mais laisse-moi… Ne souille plus tes mains, ton souffle, tes yeux auprès de moi… Reprends ton vol vers le ciel… Plus d’ange gardien pour le parricide (Aux valets.) Accompagnez-moi, si vous n’osez me garder ; entourez-moi, si vous n’osez me toucher. Il n’est plus qu’un homme qui mettra la main sur moi… si c’est un homme… le bourreau !

(Ils sortent.)

Scène IV.


DON PÈDRE, LE CHANCELIER.


Le Chancelier.

Seigneur, je vous apporte à signer deux arrêts qui frappent deux grands criminels… Ce sont les attentats les plus effrayans de votre règne… Le premier est l’arrêt qui condamne au bûcher Nunez, maçon, coupable d’avoir assassiné un prêtre.

Don Pèdre.

Il a tué ce prêtre d’un coup de poignard au cou, n’est-ce pas ?…

Le Chancelier.

Oui, seigneur. Comment savez-vous ?…

Don Pèdre.

Ce prêtre n’avait-il pas assassiné lui-même auparavant le père du maçon ?