Qu’en savez-vous ?…
Un valet de dona Maria que j’ai gagné m’a tout dit, trop tard malheureusement. Don Félix a enlevé celle que je lui défendais même de voir… Mais qu’il ne s’imagine pas m’échapper. Holà, Pérez ! (paraît un intendant) Des chevaux, fais armer mes gens en guerre, et qu’ils se tiennent prêts à partir dans un instant (Pérez sort). Mais de quel côté sont-ils allés ?… Quelle route ont-ils suivie ?… (Avec fureur.) Madame, de quel côté sont-ils allés ?…
Seigneur, en vérité, je ne le sais pas…
Et moi, je vous dis que vous le savez et que vous le direz…
Jamais…
Vous le savez donc ?
Non, en vérité, je vous proteste…
Il me faut ce secret, il me le faut à tout prix ; je l’aurai… Comtesse, songez-y, pour aller à un but, je n’ai jamais reculé devant un chemin souillé de sang… J’ai des moyens auxquels vous céderez : je ne vous parlerai pas ici de poignard de Tolède… J’ai des instrumens de vengeance plus terribles… des armes plus puissantes… un secret que je puis révéler…
Ah ! seigneur comte, vous n’auriez pas cette cruauté !… elle retomberait sur vous.
J’aime mieux mourir sur le cadavre de mon ennemi que de ne pas le tuer… Révélez-moi ce que je veux, madame…