lone. Cette domination, à moitié chaldéenne, à moitié syrienne, dut son origine à l’envahissement de l’Assyrie par les Coushites. Comme celle de Babylone, la grandeur de Ninive est attestée par les monumens. Une reine qui se para des insignes d’une déesse, de la Baaltis ou puissance femelle, invoquée dans la religion syro-coushite, la fameuse Sémiramis, combattit les peuples de l’Arménie : la cité de Van, dans ses gigantesques ruines, porte encore le nom de Shamiramikert, ville de Sémiramis. Le savant voyageur M. Schulz y a copié des inscriptions nombreuses ; mais l’Assyrie et la Médie renferment encore d’autres monumens du genre colossal, qui attestent la puissance de cette domination ninivite.
Bactres succomba devant Ninus l’Assyrien. Le nom de l’Indien Stabrobates, qui combattit Sémiramis, est, en sanscrit, Sthawarapatis, roi des régions terrestres. À part l’élément égyptien qu’elles renferment, les conquêtes fabuleuses de l’ancien Sésostris ne me paraissent, en partie, contenir autre chose que l’histoire de l’envahissement de la Bactriane par Ninus. Ces traditions, la colonie sindhienne dont j’ai précédemment parlé, et qui se composait des ancêtres des Pharaons et pontifes de l’Égypte, les aura importées de la haute Asie, pour les incorporer à sa propre histoire, sur laquelle les Grecs ont brodé tant de fables.
Les Brahmanes donnent le nom de Cousa à une grande partie de l’Occident, dénomination qu’ils étendent de la Perse méridionale jusqu’à l’Arabie et une portion de l’Afrique. Dans une de leurs plus anciennes fables, ils chantent la guerre des Devas et des Daityas, Dieux et Titans, qui, se disputant la possession du monde, recherchèrent la boisson de l’immortalité. Offrant du vin et des liqueurs fortes aux Daityas, leurs