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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

rence hardies, expliquent seules de frappantes concordances. Isvaras et Isi (Osiris et Isis) étaient les dieux de cette colonie, ce qui suppose une profonde altération de la religion védaïque, l’incorporation du culte de Baal à la secte sivaïte. Dans l’ancienne Égypte, le sanscrit a été absorbé par la langue des indigènes, et ne s’est conservé que dans des mots isolés de la langue sacrée. D’autre part, ce pays a subi de fortes influences cushites et assyriennes. La vieille chronique de cette terre du mélange des races énumère les dix générations antédéluviennes.

Si l’on avait placé, il y a quarante ans, le berceau des Pélasgues (Grecs et Sicèles ou Latins) dans le voisinage de la Bactriane, cette supposition, dont la vérité est aujourd’hui démontrée, eût été alors rejetée. Pour savoir à fond le grec et surtout le latin, qui renferme les vieilles formes pélasgiques, la connaissance du sanscrit est indispensable.

Ce n’est pas la seule langue de l’Europe primitive qui présente ce phénomène. Plus sanskrit encore, s’il est possible, que le latin, le lithuanien renferme en outre les plus vieilles formes de la langue latine. Idiome embarrassant, on l’a ballotté pendant long-temps entre le gothique et le latin, le grec et le slave. C’est cependant une langue mère, une des plus curieuses de la haute antiquité : terriblement négligée, elle a beaucoup perdu ; mais sa physionomie recèle les traces de sa beauté primitive. Les Rask, les Vater, les Bopp, les Grimm, l’élite des philologues danois et allemands, lui ont rendu hommage.

Allié au lettonien, au livonien, cet idiome se rattache à l’ancien prussien, mort aujourd’hui, mais conservé dans quelques écrits. Tous ces dialectes appartien-