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LE
Peuple Romain au Théâtre
AVANT ET APRÈS LA MORT DU CALIGULA[1].

Un vaste théâtre de bois était construit tous les ans devant le palais de Caïus César, exprès pour les jeux augustaux, qui duraient trois jours. La foule des spectateurs de tout rang, pêle-mêle, hommes, femmes, enfans, vieillards, encombre les péristyles du palais pour se placer. C’est le troisième jour. Un autel est dressé devant la principale porte, au haut du péristyle. C. César, en costume sacerdotal, fait un sacrifice à son aïeul Auguste. Une goutte du sang de la victime tombe par hasard sur la robe du sénateur Asprénas.

Caïus, riant. Par Jupiter, mon pauvre Asprénas, te voilà consacré. Cette goutte est-elle d’un bon ou d’un mauvais augure ?

Asprénas. Dès qu’elle vient de la main de mon très-clément Auguste, elle ne peut être qu’un signe de félicité.

Caïus. Bien dit, honnête père conscript. Allons, dignes

  1. Ce fragment est extrait d’un tableau dramatique entrepris il y a quelques années, et dans lequel l’auteur a voulu restituer au langage, aux mœurs et aux hommes de l’antiquité, la vérité, la couleur et la vie.