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SCIENCES.

de l’Inde, le Dhanuantari, avec quelle sage précaution l’auteur évite de propager une confiance sans borne, en déclarant que la chirurgie (Salia) est la première et la meilleure des sciences médicales, et qu’elle est beaucoup moins sujette que les autres aux conjectures fallacieuses et aux pratiques erronées[1].

Les moyens curatifs employés principalement par les médecins indous consistaient dans l’emploi de hautes doses de laudanum, d’éther et d’huile de menthe, avec des frictions faites au moyen de diverses poudres, et l’application de briques chaudes sur l’abdomen. Les médecins européens adoptèrent en général ce traitement, et cependant on affirmait qu’ils en obtenaient bien moins de succès. On prétendit, en 1820, à Calcutta, qu’en cinq jours les empiriques indiens ayant traité cinq cent quarante-sept personnes, il en périt seulement soixante-quatorze, et que quatre cent soixante-treize guérirent : ce qui était sans comparaison avec les résultats de la pratique des médecins d’Europe. Pour remédier à ce défaut de succès, ceux-ci varièrent leurs prescriptions à l’infini.

À Bombay, le docteur Kennedy traitait, en 1820, les individus atteints du choléra par la saignée, l’eau chaude, l’émétique, l’huile de castor avec le laudanum ; puis le camphre et l’opium, pour arrêter l’action spasmodique quand le vomissement avait cessé.

À Sérampore, en 1825, un missionnaire employait avec succès le remède suivant : quatre-vingts gouttes de laudanum dans un verre d’eau-de-vie, deux cuillerées de table d’huile de castor : le tout mêlé et pris par cuillerées à café ou à la fois.

Le docteur Hood, dans un mémoire, lu en 1820, devant la Société royale de Londres, recommande, au début de l’invasion, un breuvage composé de deux onces d’eau-de-vie et dix gouttes d’acide sulfurique, en une demi-pinte d’eau

  1. Oriental Magazine, février 1823.