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LITTÉRATURE.

La deuxième dame.

Mon mari a un correspondant d’affaires à Jaén, qui vient de lui écrire (haussant la voix) que la senora Isabelle d’Ayamonte avait mené dans cette ville une conduite scandaleuse ; qu’elle y recevait toutes les nuits un amant, et qu’on l’a vu sortir de chez elle.

La première dame.

Ah ! c’est charmant, c’est charmant.

Le seigneur.

Et D. Louis de Villenas qui va épouser cela.

La deuxième dame.

Eh ! ne voyez-vous pas que c’est un mariage de convenance ?

Le seigneur.

Silence, voici la senora.


Scène XXIV.


DON JUAN D’AYAMONTE, DONA ISABELLE D’AYAMONTE, très-parée ; Seigneurs et dames.


(Les Seigneurs et les Dames entourent dona Isabelle, qui reçoit leurs félicitations. Tout à coup les portes s’ouvrent avec fracas ; entre précipitamment don Louis de Villenas.)
D. Louis de Villenas.

D’Ayamonte, d’Ayamonte !… ta nièce est une infâme !… C’est donc à mon écusson que tu réserves de marquer la tache de ta maison ! Il n’en sera pas ainsi : je refuse hautement cette impudique, dont le déshonneur a déjà rempli la ville qu’elle habitait. Lis cette lettre, et tu sauras tout. Où est-elle ? où est-elle ?… que je lui brise sur le front son masque de vertu.

(Bruit général.)