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LITTÉRATURE.


Scène XXI.


La chambre à coucher de dona Isabelle.


DONA ISABELLE, VITTORIA, puis AYAMONTE, une Suivante.
Dona Isabelle, se levant.

Quelle heure est-il ?…

Vittoria.

Dix heures.

Dona Isabelle.

Ah ! c’est vous, Vittoria.

Vittoria.

Oui, senora, j’arrive en poste de Murcie.

Dona Isabelle.

Vous y avez terminé toutes mes affaires.

Vittoria.

Oui, senora.

Dona Isabelle.

Allons, vite, habillez-moi !… Je n’ai plus que deux heures pour faire la plus grande toilette de ma vie… (Se regardant dans son miroir.) J’ai eu bien tort d’aller au bal hier, voilà ce que j’ai ce matin, le teint pâle et les yeux battus !… Que c’est désagréable ! mais le bonheur fera revenir mes couleurs.(On frappe.) Voyez qui frappe.

Une Suivante.

Madame, c’est monseigneur le gouverneur, il dit qu’il faut qu’il vous parle à l’instant même.

Dona Isabelle.

Il arrive bien mal à propos, en véritable oncle de comédie ; n’importe, donnez-moi ma mantille, et qu’il entre.

(Entre le gouverneur.)