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LITTÉRATURE.

Isabelle.

Mais c’est à une condition, c’est que vous ferez de votre bal, un bal déguisé, et que personne ne sera admis qu’en domino ou masqué.

Ayamonte.

Allons, il faut faire ce que tu veux : les femmes ont plus de caprices en trois minutes que nous de volontés en trois mois. (Au valet.) Faites avertir partout qu’on ne sera reçu qu’en domino ou en masqué.

Isabelle.

Adieu, mon oncle, il est tard ; je vais dormir quelques heures, puis m’habiller pour le bal. (À part, en sortant.) Quel plaisir de l’intriguer ! Que je vais lui faire passer une mauvaise nuit !

(Elle sort.)
Ayamonte, seul.

Elle est partie : folle, rieuse, insouciante, elle ne craint pas de conspiration, elle ; peu lui importe qu’on se réunisse toutes les nuits dans Murcie ! Mais, à propos de cela, quelle idée ! Ne puis-je pas faire servir mon bal de ce soir… (Appelant.) Diaz, (Diaz paraît.) vous connaissez bien don Lopez de Casterey, le gentilhomme aux trousses duquel je vous ai mis depuis quelques jours. Guettez-le ce soir ; s’il vient au bal, et s’il est en domino, ou déguisé, vous m’aurez à l’instant même un costume et un masque exactement pareils au sien.

(Il sort.)