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LITTÉRATURE.


Scène XI.


D. LOUIS DE VILLENAS rentre, tenant son cheval par la bride. Carlo le suit.
D. Louis.

Enfin, la route est à deux pas, nous a-t-on dit, et nous n’avons qu’à suivre tout droit pour arriver à Murcie (On entend le bruit de coups de feu avec des cris : au secours !). Mais que diable !… Sont-ce là des voyageurs, des femmes attaquées par des brigands ; hola ! Carlo, mes pistolets : prends les tiens, et par saint Jacques de Compostelle, voyons qui aura les crânes les plus durs.

(Il sort en courant.)
Carlo.

Quel enragé !… Il est fou… Pas tant, pourtant ;… voilà deux brigands à bas… Les domestiques achèvent le troisième. Le voici qui revient avec la senora, saine et sauve, dans ses bras : c’est tout-à-fait une aventure de roman…


Scène XII.


VILLENAS, DONA ISABELLE, évanouie dans ses bras, muletiers, domestiques.
Villenas.

Rassurez-vous, madame… Elle est toujours évanouie… Qu’elle est belle ! Un flacon, de l’eau, quelque chose… (Une suivante tire un flacon que Villenas fait respirer à D. Isabelle.)

Dona Isabelle, revenant à elle.

Où suis-je ?… Grâce, seigneurs brigands… Mais quoi !… ce ne sont plus eux… Seigneur cavalier… est-ce à vous que je suis redevable ?…

Villenas.

Moi seul suis redevable au sort, qui m’a accorde le bon-