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LA NIÈCE DU GOUVERNEUR.

qués dans votre entreprise à condition de la servir à notre manière et non à la vôtre ; nous vous en laisserons toute la gloire : que nous en ayons au moins quelque profit, sinon nous vous abandonnerons tout, mais avec les périls, et l’on verra si vous vous en tirerez.

Casterey, à Manrique et à Guzman.

Écoutez, il faut leur céder ; les règles ordinaires sont hors de saison. (À Meimengen.) Faites donc ce que vous voudrez, mais nous ne nous en mêlerons pas.

Meimengen.

C’est trop juste ; allez nous attendre à Murcie : nous y serons nous-mêmes dans une heure avec notre proie.

(Casterey sort avec Manrique et Guznman.)

Scène X.


MEIMENGEN, BARTHOLOMEO, ROBERTI.
Meimengen.

C’est une affaire sans péril ; la senora n’a auprès d’elle qu’un muletier et des domestiques ; ils ont bien des armes, mais ils nous les offriront pour leur rançon : le premier coup de pistolet les fera tomber d’avance en syncope.

Bartholomeo.

Nous partagerons également le butin, comme nous avons fait au dernier mouvement populaire de Pise ; mais que ferons-nous de la femme ?

Roberti.

Oui, de la femme…

Meimengen.

De même que du butin… Mais que diable !… que l’affaire réussisse d’abord, et nous verrons ce que nous ferons après… Attention, je vois approcher la petite caravane ; suivez-moi, et point de bruit jusqu’à ce que j’aie tiré mon premier coup de pistolet.

(Ils sortent. Le théâtre reste vide un instant.)