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LA NIÈCE DU GOUVERNEUR.

Le marquis.

Quoi ! Vous ne m’avez pas attendu !

Le directeur.

Votre seigneurie est d’ordinaire si exacte, que, ne la voyant pas à l’heure juste, nous avons pensé qu’elle ne viendrait pas.

Le marquis.

J’avais un rendez-vous ; ne pourriez-vous pas recommencer ?

Le directeur.

C’est impossible : nous avons d’autres ouvrages à répéter après.

Le marquis.

Il faudrait au moins reprendre la fin avec un nouveau dénouement que je vous apporte.

Pedro.

Un nouveau dénouement ! le matin de la première représentation !…

Tous.

C’est impossible.

Le marquis.

Ce sera l’affaire de rien : au lieu de votre dénouement en dialogue, la pièce sera finie par un discours que prononcera le héros. Avec de la bonne volonté et un souffleur…

Pedro.

Mais, pourquoi cette résolution subite ?

Le marquis.

D’abord, mon cher, c’est que votre dénouement malheureux était du plus mauvais goût ; ensuite la marquise Andujar, qui doit assister à la représentation, ne peut les supporter : l’autre jour, au Médecin de son déshonneur, on a été obligé de l’emporter évanouie de sa loge. Tenez, (à Pedro.) lisez ce dénouement.

Pedro, après l’avoir lu rapidement.

Il est fort bien sans doute ; mais la pièce est manquée avec