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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

Ainsi trois époques dans le développement intellectuel de l’homme : apparition dans l’intelligence d’un premier élément ; naissance d’un second élément se plaçant en opposition du premier ; domination définitive de ce dernier par l’absorption, l’assimilation du premier à sa propre nature.

Ces trois époques, pour avoir en quelque sorte coexisté dans l’homme primitif, n’en sont pas moins distinctes ; elles se retrouvent avec des limites plus ou moins indécises dans le développement de l’homme individuel.

L’individu naissant dans la société en reçoit le langage, c’est-à-dire toute une révélation ; par sa raison, par l’ensemble de ses facultés, il agit sur le fond commun : se rappropriant, il devient un être moral, intelligent, un homme.

Or l’humanité, considérée comme être collectif, est la manifestation de la nature humaine par toutes ses faces ; c’est-à-dire elle est tout entier, l’homme complet.

Elle obéit donc aux mêmes mobiles que l’homme ;

Et l’histoire étant le déploiement de l’humanité dans le temps,

Le développement historique de l’humanité doit reproduire sur une immense échelle, dans de colossales proportions, le développement moral de l’homme primitif et de l’homme individuel.

En effet, l’antiquité orientale, l’antiquité grecque et romaine, et nos temps modernes, semblent correspondre aux trois époques que nous avons remarquées ;

Par les vastes synthèses qui composent sa science et paraissent avoir précédé l’examen des faits, par ses cultes saisissant l’homme tout entier et suffisant à sa