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VOYAGES.

laient la nuit enlever quelques cannes à sucre ou quelques épis de maïs, furent impitoyablement massacrés. L’empereur, à qui le Brésil doit déjà plus d’une amélioration dans son administration intérieure, s’occupe de réprimer de si sanglans abus. Le sort de ses sujets indiens l’a touché, et dans une partie du Brésil où ils sont encore assez nombreux, un Français revêtu d’un caractère honorable, M. Marlière, est chargé de leur direction.

Le second volume de M. de Saint-Hilaire commence par la description pleine d’intérêt d’une contrée bien peu connue, de cette province de Minas-Novas, qui ne fut découverte qu’en 1726 ou 1727, et qui diffère par son aspect et par sa végétation des districts environnans. Une des choses les plus surprenantes sans doute, c’est que ce beau pays, auquel on donne cent cinquante lieues de longueur sur quatre-vingt-six de large, ne comprenne qu’une population de 60,000 âmes, répartie sur sept paroisses !… L’or de Minas-Novas, qui, jusqu’à présent, a occupé bien plus l’attention que ses produits agricoles, est d’une belle couleur, et généralement au titre de vingt-quatre karats : on a tiré pour le compte du roi beaucoup de diamans de la serra de Santo-Antonio-de-Itacambiruçu, appelée vulgairement serra Diamantina, et l’on pense qu’elle n’est point encore épuisée. La même contrée fournit une foule de pierres précieuses. C’est avec grande raison que l’auteur s’exprime ainsi sur cette contrée, destinée à occuper un rang si remarquable dans l’empire. « Le Termo de Minas-Novas a l’extrême inconvénient d’être situé à une très-grande distance de la capitale du Brésil ; mais depuis la découverte récente du cours du Jiquitinhonha, on ne trou-