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LE BRÉSIL.

une ressemblance absolue entre tous les indigènes de l’Amérique. Cette assertion a été émise bien légèrement, entre autres par Ulloa. Nous pensons avec M. de Saint-Hilaire que la teinte cuivrée qu’on leur a attribuée n’est point naturelle à toutes les tribus. Nous avons vu comme lui des Botocudos presque blancs, et on nous a même parlé de quelques-uns de ces Indiens, dont la teinte était d’un blanc de lait, ce qui serait probablement dû à un état analogue à celui des Albinos, ou à une circonstance accidentelle qu’on ne sait trop comment expliquer.

Après avoir peint l’état social de ces tribus encore jalouses de leur indépendance, qui semblent appartenir à une race plus sauvage que celle des dominateurs de la côte, l’auteur s’élève avec véhémence contre l’usage épouvantable de la part des nations civilisées de faire la guerre à ces misérables indigènes, qui se laissent souvent tuer sur la place où ils combattent, et qu’on pourrait à coup sûr faire passer graduellement dans la population utile.

Lorsqu’on consulte deux autres voyageurs qui ont été à même, comme M. de Saint-Hilaire, de bien connaître la position sociale des Indiens, on est effrayé des moyens qui ont été employés jusqu’à présent pour s’opposer à leurs déprédations ou pour les soumettre. MM. Spix et Martius disent que des vêtemens imprégnés du virus de la petite vérole leur ont été offerts, et que par ce moyen des tribus entières ont été décimées ; le prince de Neuwied cite un trait qui peut figurer à côté de celui-là, quand il rapporte qu’un vieux canon chargé à mitraille ayant été placé sur le chemin d’une habitation, et disposé de manière à ce qu’on ne pût s’avancer sans le faire partir, les Indiens qui al-