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VOYAGES.

de Minas-Geraes. Il trace un rapide exposé de l’histoire de la découverte, qu’il ne fait remonter qu’au milieu du xviie siècle, et qu’il attribue, avec Pizzaro et Southey, à un aventurier nommé Marcos de Azevedo, tandis que Cazal l’a fait remonter à l’année 1573, et en accorde l’honneur à Sebastiào Tourinho, colon de Porto-Seguro, qui aurait longé le Rio-Doce, et serait revenu sur la côte par le Jiquitinhonha, Quoi qu’il en soit, ce fut Rodriguez Arzào, natif de Thaubaté, qui le premier découvrit de l’or dans la province de Minas-Geraes : il avait pénétré dans les déserts de Cuyaté, et à son retour, en l’année 1695, il présenta trois oitavas d’or à la municipalité (camara) de la ville capitale de la province du Saint-Esprit.

On sait combien de bandeiras de Paulistes suivirent ses traces, et combien de villes florissantes furent fondées. M. de Saint-Hilaire se plaît à énumérer les avantages dont peut jouir cette magnifique province, qui, située entre les 13° et 23° 27" latitude S., et entre les 328° et 336° de longitude, jouit du plus doux climat, et peut produire, suivant les lieux et les hauteurs, la vigne, le sucre et le café, le chanvre et le coton, le manhiot, le froment et le seigle, la mangue, la pêche, la figue et la banane. Nous ne parlons point de ses immenses richesses métalliques. Aussi le voyageur, plein d’enthousiasme pour cette merveilleuse fertilité, ne peut-il s’empêcher de s’écrier : « S’il existe un pays qui jamais puisse se passer du reste du monde ce sera certainement la province des Mines ! » Et cependant ce beau pays ne comptait, lors de son voyage, que cinq cent mille âmes ; ce qui ferait dix individus par lieue carrée, et par conséquent une population cent dix fois moindre que celle de la France ! D’après les