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LE BRÉSIL.

Spix et Martius, dont les voyages sont à peine connus en France, et qui sont cependant pour le Brésil ce qu’ont été pour le Mexique et pour le Pérou les immenses travaux de Humboldt et de Bonpland. Malgré ces grands et utiles ouvrages, auxquels il faut joindre ceux du baron d’Eschwege, qui, vivant depuis plusieurs années au milieu de Minas, a fait connaître mieux que tout autre aux Brésiliens les richesses métalliques de cette belle province, l’état de l’intérieur était presque ignoré en France.

Tandis que Henderson (1817), Walsh, Luccok se disposaient à visiter soigneusement certaines localités, que Pizarro préparait les matériaux immenses de sa grande statistique, que Rugendas rêvait à ces belles solitudes, retracées d’une manière si poétique par son pinceau ; tandis que des savans et des artistes parcouraient le Brésil en sens divers et dans des buts différens, doué d’un esprit observateur, plein de conscience scientifique, un Français, riche de connaissances acquises dans le silence du cabinet, visitait les provinces les plus reculées du Brésil, non-seulement avec l’intention de les faire connaître à la France, mais dans le but plus noble encore de révéler aux Brésiliens les richesses végétales cachées au sein des forêts vierges, ou croissant au milieu de ces campagnes que nul voyageur n’avait visitées avant lui. Si le prince de Neuwied cherchait surtout à éclaircir la zoologie du Brésil, si les Camara, les Andrada, les d’Eschwege faisaient connaître ses richesses métalliques, M. Auguste de Saint-Hilaire, comprenant la botanique dans son but le plus élevé d’utilité, décrivait les plantes les plus remarquables, et surtout les plus utiles : s’attachant de préférence à celles auxquelles le vulgaire attribuait des qualités précieuses