Que d’éloquence, ô ciel, dans ces pleurs solitaires !
Je voyais devant moi des milliers de nos frères
Dans cet homme à genoux.
« Exaucez-le, me dis-je, ô Dieu plein de clémence !
Qu’il porte sur son front de peine et de souffrance !
Lorsqu’il prie en ce lieu,
Peut-être il a chez lui des enfans qui se meurent !
Peut-être ils ont tous faim, et l’attendant, ils pleurent !
Exaucez-le, grand Dieu ! »
Et j’entendais rouler le brillant équipage,
Et de la ville en fête après ses jours d’ouvrage,
Le murmure lointain ;
Puis mon œil retombait sur cet homme en prière ;
Et je priais pour lui, pour sa femme et son père,
Et ses enfans sans pain !
Il partit consolé ; du moins sur son visage,
Je vis du désespoir s’éclaircir le nuage ;
D’un pas plus assuré
Il regagna le seuil où la douleur s’arrête,
Et je vis à la place où s’inclinait sa tête,
Qu’un homme avait pleuré !
Ah ! laissez-les debout, ces pieux édifices,
Où le cœur vient fermer ses vieilles cicatrices,
Et parle à Dieu tout bas !
La foule n’y vient plus ; mais aux jours de souffrance,
Puisqu’un seul homme encore y trouve l’espérance,
Ne les abattez pas.