Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 1.djvu/378

Cette page a été validée par deux contributeurs.
364
VOYAGES.

des hommes hardis, méprisant les dangers qui accompagnent cette tentative, réussissent, avec des cordes et des filets, à balayer leurs œufs et à prendre les oiseaux eux-mêmes.

La baie de la Conception, qui s’enfonce à vingt-huit lieues dans les terres, contient deux villes : Harbour-Grace et Carbonier. De cette ville à Pointe-de-Grat est un espace rempli d’une population nombreuse, employée entièrement à la pêche, malgré les côtes âpres et incultes, et les nombreuses pertes qu’elle y éprouve chaque automne par les coups de vent, les tempêtes et les vagues, qui quelquefois viennent détruire les échafauds et les embarcations.

Le port Saint-Jean n’est pas loin de la baie de la Conception ; c’est un des meilleurs de l’île : il se trouve entre deux montagnes à peu de distance l’une de l’autre, dont à l’est les extrémités forment une entrée très-étroite. Ce port a deux milles de profondeur jusqu’à l’embouchure de la rivière du Petit-Castor. Au sud s’élèvent de hautes montagnes à pic, et au nord les forts William et Townsend. Derrière le premier se trouve un très-beau lac rempli d’excellentes truites, et qui communique à la mer.

La ville de Saint-Jean est le siége du gouvernement et de la cour suprême de l’amirauté de Terre-Neuve. C’est une place importante en temps de guerre, et c’est là que, pour plus grande sûreté, est déposée la majeure partie des propriétés de l’île. Tous les bâtimens des différens ports, excepté ceux allant au nord, en Écosse et à Liverpool, sont obli-