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VOYAGES.

flore péruvienne. Aucun arbre, aucun arbrisseau vigoureux n’ombragent les alentours de Callao, et les endroits humides de la plaine, en effet, présentent seulement çà et là des haies formées par un petit arbuste de la famille des synanthérées, à feuillage blanchâtre, et qui croît le pied dans l’eau. Les fossés ou les mares sont revêtus de sagittaires, de samoles, de calcéolaires, et notamment d’une petite utriculaire à peine haute d’un pouce, et surtout de pistia stratiotes. Les lieux un peu secs nous ont offert plusieurs plantes qui s’y sont probablement naturalisées telles que la luzerne cultivée, la verveine officinale, le datura stramonium. Non loin de Belle-Vue commencent des espèces de petits taillis composés de broussailles : là croissent quelques végétaux plus intéressans, deux espèces de sensitives, des héliotropes, un cestrum, des solanum, et surtout une graminée, nommée carapallos dans le pays, dont les feuilles distiques, âpres et consistantes, sont disposées d’une manière flabelliforme. Les bords de plusieurs champs sont ornés d’ipomées à grandes cloches bleues, de capucines, que les créoles nomment mortues, de ricins palma-christi. Les bords des eaux, frais et herbeux, sont garnis de balisiers, de passiflores à très-petites fleurs vertes, de fougères, d’une nicotiane. Le floribundio, ou datura à grandes cloches, et le plumier à fleurs rouges, sont les arbustes d’ornement que les Péruviens paraissent affectionner le plus. Les côtes méridionales sont garnies de prairies flottantes de macrocystes pyrifères ; celles