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CORRESPONDANCE ET VARIÉTÉS.


entretenir aujourd’hui, va me fournir l’occasion de m’acquitter jusqu’à un certain point ; en vous en rendant compte, je trouverai naturellement le moyen de vous exposer quelques-uns de mes propres souvenirs sur la contrée qui fait l’objet de cet ouvrage, et je profite d’autant plus volontiers de l’à-propos, que cette contrée a été la partie la plus intéressante de mon voyage.

De tous les aspects, Monsieur, que nous offre la nature terrestre, il n’en est point, à mon avis, qui donne une aussi haute idée de sa puissance et de sa force que les grandes chaînes de montagnes qui sillonnent la surface du globe. La mer est empreinte d’un caractère de grandeur qui élève l’âme, et nous frappe d’étonnement ; mais ôtez les rivages qui en font toute la variété, et le spectacle se réduit à la seule pensée de l’immensité. Citera-t-on le désert ? ce n’est qu’une tache hideuse sur la robe verdoyante de la terre ; c’est une lacune de la vie que la nature y répand de toutes parts, et ce serait bien mal juger de son action que de la juger sur un point où précisément elle en a suspendu le cours. La vue de cette vaste solitude est trop horrible et trop menaçante pour inspirer un sentiment sublime, car l’immobilité de la mort dont elle est l’image peut être de ces choses qui effraient et épouvantent, et non de celles qu’on admire. On pourrait opposer avec plus de raison les volcans ; mais ils font partie des montagnes, ils en sont le plus brillant épisode ; sans cela, ils occuperaient le premier rang, car ils sont

    des comtés de Comminges et de Fois, et du Roussillon, d’après les dessins de M. Melling, chevalier de la Légion-d’Honneur, auteur du Voyage pittoresque à Constantinople et aux rives du Bosphore, etc., avec un texte rédigé sur les lieux mêmes, contenant, outre l’itinéraire et la description de toute la contrée, les faits géologiques les plus importans, et des renseignemens exacts sur les établissemens thermaux, le commerce, l’industrie, les usages, les eaux, les costumes, et les mœurs des habitans ; par J. A. Cervini, de Macerata. Paris, 1826-1830 ; chez l’auteur, rue de Condé, no 5. Prix 360 fr.