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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

sacrifier aux dieux, que tu fasses une fête aux chefs, et qu’ils chantent les louanges du Seigneur. Il convient aussi que tu fasses pénitence, en travaillant un an ou davantage dans la maison de Dieu. Là tu te tireras du sang, tu te perceras le corps avec des pointes d’aloës, et pour que pénitence complète soit faite de tes adultères et de tes autres souillures, tu te passeras chaque jour deux fois des bois aigus à travers les parties sensibles du corps : une fois par les oreilles, une fois par la langue[1]. »


Discours que l’on adressait au dieu de la pluie Tlaloc, le souverain du paradis terrestres, pour qu’il fît cesser la sécheresse sur terre.


« Ô Seigneur très-humain et très-libéral, maître de la verdure et de la fraîcheur, souverain du paradis terrestre embaumé et fleuri, seigneur de l’encens, ah ! douleur, les dieux de la pluie, vos sujets, se sont cachés dans leur retraite, eux qui ont coutume de nous donner les choses nécessaires à la vie, et qu’on honore avec l’Ulli, le Yauthli et le Copal. Oui, ils ont caché toutes les provisions dont se soutient notre existence, et qui sont pour nous comme des pierres précieuses, comme des émeraudes et des saphirs ; oui, ils ont emmené avec eux la déesse de l’abondance, leur sœur ; ils ont emmené également la déesse Chilli ou Yxi ; ayez pitié de nous qui vivons ; tout se perd, tout se dessèche : on dirait

  1. Les peintures mexicaines du Vatican offrent une représentation de ce genre de pénitence, qu’on retrouve, du reste, en pratique chez quelques autres peuples de l’Amérique, et notamment parmi les Mhayas et les Charruas, etc.