la législature d’une nation libre doit encourager ou récompenser.
Il fallut bien suppléer par le pillage aux profits toujours diminuans du simple commerce. C’est encore M. Mill qui fournit la preuve des dispositions de la Compagnie à s’enrichir des dépouilles enlevées à d’autres Européens.
« Les Anglais convinrent de joindre leurs forces à celles des Persans, pour attaquer les Portugais dans l’île d’Ormuz, dont ceux-ci, à l’époque de leur prospérité, s’étaient emparés, et qu’ils avaient fortifiée. Les Anglais devaient fournir des vaisseaux, et les Persans des troupes de terre. La ville et le fort furent emportés le 22 avril 1622. En récompense de ce service, les Anglais reçurent une part du pillage d’Ormuz, et en outre la concession de la moitié des droits de douane prélevés au port de Gombroun, qui devint dès-lors leur principale station dans le golfe Persique. » (Vol 1, p. 44.)
sans de la liberté du commerce ; mais il est à désirer, pour l’honneur des avocats du monopole, qu’ils en trouvent de meilleurs que ceux employés par un recueil d’ailleurs très-estimable. L’Asiatic Journal, que la Compagnie fait rédiger dans ses intérêts à Calcutta, et que ses libraires débitent à Londres, ne parle qu’avec indignation, et mépris des adversaires du privilége exclusif. « C’est une bande de révolutionnaires, dit-il dans un de ses derniers numéros de 1829, qui n’ont qu’un seul objet en vue, leur intérêt particulier, et nullement celui de la nation. » Il est certain que tout individu qui s’occupe de spéculations commerciales désire en profiter lui-même ; mais la fortune publique ne s’augmente-t-elle pas par l’aisance des citoyens ? et les bénéfices particuliers n’ajoutent-ils pas sans cesse aux richesses nationales ?