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HISTOIRE MODERNE.

cession d’une licence accordée, selon eux, en violation de leur charte, à sir Edouard Michelbourne et à quelques autres personnages, pour le commerce avec la Chine, le Japon, la Corée, Cambaye, etc. ; mais ils obtinrent en 1609 un grand avantage, en compensation de cette prétendue injure, par la facilité et l’imprévoyance du roi Jacques, qui abolit, à leur sollicitation, les restrictions que la politique prudente de la reine Élisabeth avait imposées. Ils obtinrent cette année-là un renouvellement de leur charte, confirmant tous leurs anciens priviléges, et les constituant en corporation (corporate body), non pas pour quinze années ou pour aucun autre temps limité, mais pour toujours. Il fut cependant encore statué que, « si la nation éprouvait quelque dommage de cette concession, le privilége exclusif cesserait et expirerait après un avertissement donné trois ans d’avance. »

Il n’est point dit quelle fut la part des conseillers du roi Jacques sur les 200 pour 100 des bénéfices de la Compagnie ; mais elle dut être assez considérable, et les associés profitèrent de cette nouvelle charte pour étendre de plus en plus leurs opérations, qui jusque-là avaient été circonscrites dans les limites de l’archipel indien. Ils portèrent alors leur attention sur le continent même de l’Asie, et après plusieurs tentatives infructueuses, où ils furent tour à tour repoussés par les Turcs à Aden et à Moka, sur la mer Rouge, et par les Portugais, sur les côtes de l’Inde, ils réussirent enfin,