Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
HISTOIRE MODERNE.

la flotte. » Touchant ensuite à l’île de Java, il y laissa quelques-uns des facteurs ou subrécargues qui avaient été embarqués avec lui, au nombre de trente-six, pour diriger les établissemens que la Compagnie comptait former dans diverses parties de l’Inde, et il revint en Angleterre au mois de septembre de l’année 1603, rapportant de bons profits (y compris le pillage du bâtiment portugais) aux propriétaires des capitaux fournis à l’expédition[1]. »

Le succès de celle-ci en fit entreprendre successivement plusieurs autres, et pendant les dix années suivantes, huit expéditions eurent lieu. Les capitaux employés à chacune n’étaient cependant pas bien considérables. La première, en 1603, n’exigea qu’une mise de fonds de 60,000 liv. sterl., et sur cette somme, 48,000 liv. furent employées en achats et équipemens de navires ; 11,000 liv. furent exportées en argent ou lingots, et les 1000 restant furent seules employées en marchandises. Les opérations de la Compagnie étaient donc bien inférieures en ce qui concerne la branche la plus importante, l’exportation des produits de l’Angleterre et des objets manufacturés en ce pays, aux moindres opérations de la plus petite maison de commerce de nos jours ; et l’expédition qui fut entreprise dix ans plus tard prouve qu’on n’était pas encore parvenu alors à donner une extension plus satisfaisante aux exportations. Un seul bâti-

  1. Mill, vol. 1, pag. 24 ; Harris, vol. 1, pag. 875 ; Andorson, vol. 2, pag. 217, 218 ; Bruce, Annales, vol. 1, pag. 151, 152.