opinions les plus favorables. Aussi ces belles contrées attirèrent-elles, dès les temps les plus anciens dont nous ayons connaissance, des conquérans et des hordes de barbares accourus de divers points du globe ; ils vinrent tour à tour fondre sur les timides et paisibles habitans, piller leurs riches cités et ravager leurs fertiles campagnes. Cependant, quelque profondes que furent ces blessures, elles n’épuisèrent point toutes les forces d’une nature sans cesse réparatrice et productive. Le commerce de l’Inde accrut l’opulence si vantée de Salomon, qui y trafiquait, à ce qu’on suppose, par le golfe Persique et la mer Rouge ; ce commerce enrichit l’Égypte, embellit Alexandrie, contribua puissamment au luxe d’Athènes et de Rome. Les Génois et les Vénitiens, à une époque plus récente, puisèrent à la même source, et virent pendant long-temps augmenter la fortune et la puissance de leurs républiques, grâce aux relations lucratives qu’ils entretenaient avec l’Inde par Suez, Aden et la mer Arabique. Quand enfin la découverte d’une nouvelle route, en doublant le cap de Bonne-Espérance, eut remis entre les mains des Portugais la clef des vastes magasins de l’Orient, les navigateurs de cette nation excitèrent par leurs brillans succès l’envie et la cupidité de tous les peuples de l’Europe.
En raison de la priorité de leur découverte, les Portugais réclamèrent la possession exclusive de ce passage, et surent la conserver pendant près d’un siècle. Le premier pavillon anglais qui parut dans