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COMPAGNIE DES INDES.

cependant de prévoir qu’une proposition pareille sera faite par quelque collègue de M. Peel, ou peut-être par ce ministre même. Des pétitions en sens opposé arrivent, il est vrai, de l’empire britannique ; elles couvriront bientôt les tables des deux chambres ; de nombreuses associations se sont formées dans presque toutes les villes de commerce pour demander au parlement l’abolition du privilége : les débats, sans doute, donneront lieu à la révélation d’une foule de faits curieux ; mais la Compagnie, toujours riche et puissante, est loin de renoncer à l’espoir de remporter un triomphe éclatant sur ses adversaires. Ses amis prépareront avec adresse les voies et les moyens. Des argumens captieux seront prodigués en faveur d’un état de choses qui a duré pendant tant d’années, et qui seul, dira-t-on, a pu produire de si grands résultats.

En attendant, il ne sera pas sans quelque intérêt de jeter un coup d’œil rapide sur l’histoire de la Compagnie Indo-Britannique qui, après de bien faibles commencemens, est parvenue en moins d’un siècle à la puissance colossale dont nous la voyons investie.

La première idée que fait naître le nom même de l’Inde est celle d’une région féconde et abondante. Les richesses de l’Orient, les trésors des Indes, sont des phrases familières à nos oreilles et devenues banales dans toutes les langues. Les témoignages de la plus haute antiquité, les descriptions des écrivains de tous les âges ajoutent encore aux opinions-