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VOYAGES.

lébrée à Batavia par les Indiens, on m’a assuré avoir vu une pagode de plus de soixante pieds de haut, assise sur une base proportionnée, portée par cent coulis, qui s’étaient distribués avec un art admirable sous l’échafaudage des bambous qui la supportaient, et ils marchaient ainsi d’un pas très-régulier, et sans donner la moindre secousse.

Les Malais ne sont point industrieux ; à l’exception de quelques armes assez bien faites, les produits de leur travail n’offrent rien de très-remarquable. Au reste, il ne faut pas confondre les Malais des villes, dont je parle ici, avec ceux des campagnes, que je connais moins, et qui diffèrent beaucoup des autres.

L’industrie des Chinois qui se sont fixés à Java égale leur activité. En quittant leur patrie, ils n’ont point renoncé à leurs mœurs, pas plus qu’à leur religion et à leur costume ; mais ils ont eu le bon esprit de reconnaître que l’on travaille aussi bien, et souvent beaucoup mieux en Europe qu’à la Chine. Ils sont en général grands imitateurs. Ils pullulent tellement malgré l’insalubriré du climat, qu’on a été obligé d’en faire partir un assez grand nombre pour cultiver l’intérieur de l’île. Les sucreries, les caféteries, enfin les plantations de tous genres doivent leur prospérité à leurs bras infatigables. Ils sont parvenus à inspirer une aveugle confiance aux propriétaires de ces établissemens, et c’est là sans doute la cause principale des obstacles qu’ont rencontrés plusieurs Euro-