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ÎLE DE JAVA.

Dans une ville aussi animée que Batavia, les recensemens donnent des résultats tellement différens, qu’on n’en peut jamais connaître très-exactement la population. Cependant on est fondé à la supposer forte de 300,000 âmes, dont 10,000 Européens ou créoles blancs, 100,000 Chinois, et le reste Portugais, dont le sang s’est confondu avec celui des indigènes malais, javanais et esclaves venus des îles voisines, telles que Banca et autres. Il s’y est fixé quelques Indiens de la côte de Malabar, Coromandel et du Bengale, mais en très-petit nombre.

Tous les blancs, à l’exception de quelques anciennes familles, habitent le nouveau Batavia, divisé en plusieurs quartiers. Ces différentes parties de la nouvelle ville entourent le cimetière chinois qui avait été établi en cet endroit avant qu’on eût songé à y bâtir. C’est probablement une des causes principales des vapeurs pestilentielles qui y amènent tant de maladies.

L’ancienne ville est habitée par les Malais négocians, marchands, horlogers, qui jouissent tous d’une grande aisance. Les plus belles maisons sont actuellement la propriété de quelques Juifs immensément riches. Des Américains, et un petit nombre de négocians chinois, occupent le reste de la ville, qui est d’ailleurs fort triste et peu habitée. Le faubourg de l’est, qui est immense, est le quartier des Portugais. Le faubourg de l’ouest, ou Kampong Tchina, est exclusivement réservé aux Chinois. Les maisons y sont petites, très-