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CORRESPONDANCE ET VARIÉTÉS.

cier. Depuis vingt ans, le gouvernement a apporté à l’amélioration morale et intellectuelle de l’armée, une sollicitude et une persévérance qui ont déjà produit les plus heureux fruits. En effet, il est peu d’armées qui puissent se vanter de ne compter presque aucun soldat qui n’ait acquis des connaissances élémentaires, et une idée parfaite de ses devoirs et de sa destination. On a tant fait pour l’éducation du peuple danois, qu’à peine rencontre-t-on sept à huit recrues sur cent à qui il soit nécessaire d’enseigner à lire et à écrire à leur entrée au corps. Ceci n’empêche pas cependant que chaque régiment ne possède une école d’enseignement mutuel. D’un autre côté, la gymnastique étant regardée comme le complément indispensable de l’éducation du militaire, avant qu’un jeune soldat soit admis à faire partie de l’armée, il faut qu’il sache courir, sauter, voltiger, grimper et nager. Il doit pouvoir traverser à la nage, avec armes et bagages, une distance d’au moins 125 mètres, et savoir charger et tirer son fusil de dessus les poutres, cordes ou barres sur lesquelles il serait monté.

L’éducation des sous-officiers n’est pas moins bien soignée que celle des soldats. Dans chaque régiment, il y a une bonne école où l’on s’occupe spécialement de leur éducation ultérieure, et dans laquelle se trouvent des classes séparées pour les sous-officiers d’un grade supérieur, tels que ceux de maréchaux-des-logis, fourriers, sergens-majors et écrivains de régiment

On a aussi apporté le même soin à former les aspirans aux lieutenances, et, depuis trente ans, il a fallu, pour obtenir ce grade, subir un examen préalable, et avoir fréquenté les écoles élémentaires durant quatre, cinq ou six ans.

La haute instruction de l’armée a également fixé depuis peu l’attention toute particulière du gouvernement danois, qui vient, à cet effet, de fonder à Copenhague une institution analogue à l’École polytechnique de Paris. La durée des études y sera de quatre années. Pendant les deux premières, l’instruction sera la même pour tous les élèves. On leur en-