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ÎLE DE JAVA.

Ce bel établissement réunit plusieurs arbres rares ou inconnus, introduits depuis peu dans la colonie ; il renferme aussi une ménagerie d’animaux précieux qui font l’admiration de tous les voyageurs. Parmi les oiseaux vivans, on distingue l’oiseau de paradis, que peu de personnes ont encore vu vivant, et une infinité d’autres dont j’ignore les noms. Dans un parc fermé se trouvent trois cents cerfs et biches mouchetés, d’une beauté remarquable.

Je désirais visiter l’île de Madura que j’avais aperçue du large. Elle est située de l’autre côté de la baie ou du port, en face de Sourabaya. Je pris le parti d’y faire une descente après avoir bien exploré les environs de Sourabaya. Comme elle offrait une végétation plus riche et des forêts plus étendues, je devais naturellement compter sur d’abondantes moissons. Mon attente ne fut pas trompée : j’y cueillis un nombre prodigieux de plantes et d’arbres en fleurs. Je retrouvai des bomhax d’une grosseur presque aussi considérable que les baobab adansonia que j’avais vus aux îles du Cap-Vert. Ces arbres extraordinaires, couverts de belles fleurs rouges très-grosses, étaient dépouillés de feuilles ; je pense qu’ils les avaient perdues au commencement de la floraison.

Je ne pouvais me lasser de contempler la belle fleur écarlate des érithrina. Le sol de Madura me parut généralement d’une nature préférable à celui de l’île de Java. La végétation suffit pour en donner une preuve incontestable.