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LA GRÈCE EN 1829.

duira, dans aucun cas, son territoire à moins de ce qu’elle possède aujourd’hui, la Morée et les Cyclades ; toutes les chances sont pour qu’il soit augmenté. Or, ces chances ne peuvent se présenter qu’autant que la question durera, qu’autant que les puissances continueront à s’occuper de la Grèce ; et comme elles tiennent, dans leur propre intérêt, à ce que l’œuvre qu’elles ont créé ait de la durée, elles continueront à s’en occuper tant que la Grèce ne sera point assise, tant que sa situation intérieure, comme sa situation extérieure, sera un sujet d’alarmes pour la tranquillité future ; en un mot, c’est la prolongation de l’alliance du 6 juillet. Tel est, ce me semble, l’enchaînement d’idées qu’il est permis de supposer chez le président. Peut-être est-ce faire trop d’honneur à ce qui n’est, dans le fond, que négligence de sa part ; peut-être encore ces plans sont-ils moins conçus dans l’intérêt de la Grèce que dans celui de la Russie, et n’a-t-il pour but que de prolonger une diversion qui est utile à cette puissance. Je ne répéterai pas ici ce que j’ai dit plus haut sur ce sujet, j’ignore quelles peuvent être les vues secrètes du président ; mais, dans tous les cas, j’aimerais mieux tirer mes inductions de la nature des choses, que me contenter de suppositions vagues. C’est une manière beaucoup plus commode de raisonner, mais elle risque aussi d’être souvent inexacte. D’ailleurs, rien de ce que je dis ici ne contredit ces suppositions ; je suis loin de les traiter de fables, j’avouerai même qu’elles paraissent assez