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ÎLE DE CUBA.

de ses compatriotes de l’Amérique du Nord, établis dans l’intérieur, et qui y géraient de grandes plantations. Une de ses excursions aux montagnes de Hacana, situées au sud de Matanzas, vers le milieu de l’île, dans la direction du nord au sud, lui fournit l’occasion de tracer quelques traits caractéristiques de ce vaste territoire. Pour arriver à la montagne, il eut à traverser une savane aride, qui n’était alors couverte que d’herbes brûlées par le soleil, mais où l’on voyait aussi de loin en loin quelques arbres de petites dimensions, appartenant au genre du palmier, et qu’il distingue sous les noms de palmetto et de palmetier.

« Nous pûmes nous servir de nos chevaux pour gravir une partie de la montagne ; nous les attachâmes ensuite à des palmettos, et nous parvînmes au premier pic de la plus haute chaîne. Grimpant de là de rocher en rocher, en suivant à travers les ronces et les buissons d’une végétation vigoureuse quelques étroits sentiers, tracés, je pense, par des nègres marrons, nous arrivâmes enfin au pic le plus élevé, dont la hauteur est de quinze cents à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer. Nous jouissions d’une vue délicieuse sur cet observatoire naturel. Une savane à l’est et une autre à l’ouest occupaient à nos pieds un espace de quelques lieues ; elles étaient entourées d’une ceinture de collines bien moins élevées que la montagne sur laquelle nous nous trouvions ; au-delà les regards se promenaient sur plus de trente plantations à sucre, qui se distinguaient parfaitement