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DOCUMENS OFFICIELS.

criminelles ; l’institution du jury promise, et de nouvelles garanties assurées aux prévenus devant les cours d’assises ; l’abolition de la dégradante punition de la bastonnade ; les élections populaires des bourgmestres et des régences, et l’élection directe des députés au congrès national ; plus de direction générale de police ; plus de haute police ; affranchissement de l’art dramatique ; abolition de la loterie ; publicité des comptes et budgets des communes ; et finalement liberté pleine et entière pour la presse, pour l’enseignement, pour les associations de toute espèce, et pour les opinions et les cultes, désormais délivrés de toute crainte de persécution, de tout danger de protection. Voilà, Messieurs, les principaux titres avec lesquels le gouvernement provisoire s’offre devant la nation et ses représentans.

Des relations avec l’étranger, nous n’avons pas cru devoir en établir dans les circonstances où se trouvaient et la nation et nous-mêmes. Nous savions d’ailleurs, à n’en pouvoir douter, et nous pouvons vous en donner l’assurance positive, que le principe de non-intervention serait strictement maintenu à notre égard. Nous jugeâmes donc que la libre Belgique devait fonder son indépendance par ses propres forces, toujours prête à les tourner contre quiconque voudrait entraver ce droit sacré. Depuis que nous avions pris cette résolution, nous avons reçu des cinq grandes puissances des communications récentes et officielles, dont nous sommes heureux de pouvoir vous faire part en ce jour solennel : ces communications confirment pleinement les assurances précédemment données, et nous font espérer, avec la cessation prochaine des hostilités, l’évacuation, sans condition aucune, de tout le territoire de la Belgique.

Messieurs, vous allez achever et consolider notre ouvrage. Fondez l’édifice de notre prospérité future sur les principes de la liberté de tous, de l’égalité de tous devant la loi, et de l’économie la plus sévère. Que le peuple soit appelé à profiter de notre révolution ; les charges de l’état diminuées dans la proportion de ses vrais besoins ; le salaire des fonc-