Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
LETTRES SUR LA GUADELOUPE.

revers des montagnes et les plus beaux plateaux situés sur les hauteurs sont encore incultes.

» Malgré l’abandon de tant de terres susceptibles d’être fertilisées, la colonie produit annuellement 66 millions de livres de sucre, 8 millions de sirop, 8 cent mille litres de tafia, 3 millions de livres de café, 4 cent mille livres de coton, peu de cacao, de casse, etc. On y récolte du manioc et du maïs, mais pas en quantité suffisante de cette dernière denrée, puisque l’on est obligé d’en retirer de l’étranger 12 à 15 mille barils ; les légumes et les fruits sont abondans. On y élève peu de bêtes à cornes ; les bœufs pour la boucherie et les petits chevaux viennent de Porto-Ricco. Les chevaux de luxe des États-Unis ne sont plus apportés de la côte ferme ; le commerce national les expédie de France.

» La population noire est de 90,000 âmes, celle des hommes de couleur de 12,000, et celle des blancs de 10,000.

» Deux cents bâtimens français apportent chaque année pour 22 millions de francs de marchandises de la métropole, prix de vente dans les colonies, et ils exportent la récolte en sucre, café, coton et autres articles.

» Deux cents bâtimens étrangers font l’importation des marchandises de première nécessité, pour une valeur de 3 millions de francs, et ils exportent en contre-valeur tout le sirop de la colonie, et des marchandises françaises.

« Trois cents caboteurs de l’île exportent des mar-