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avaient encore à leur disposition plusieurs lieux de réclusion où on détenait les personnes accusées de légères contraventions, et même les témoins dont on avait à recevoir les dépositions. Il n’était pas rare que dans l’un ou l’autre cas, des individus fussent ainsi privés de la liberté pour la vie. Il y avait aussi de ces prisons particulières pour les femmes, et qui étaient administrées par des officiers de police, des concierges et des geôliers appartenant au même sexe. Les malheureuses qui y étaient renfermées étaient forcées de se livrer à une prostitution dont leurs gardiennes recevaient le prix. L’empereur, après avoir entendu cette lecture, craignant que de pareils abus existassent encore dans ses états, a fait expédier à tous les gouverneurs des provinces des ordres pour qu’ils eussent à l’instruire de ce qui peut avoir lieu actuellement à cet égard.


État des esclaves. — Le district de Namhoi, dans la province de Canton, contient au moins dix mille esclaves ; d’autres districts de la même étendue en ont un nombre à peu près égal. On appelle esclaves de droit ceux qui sont nés dans l’esclavage, ou qui s’y trouvent par suite d’une condamnation. Les esclaves volontaires sont ceux qui se vendent eux-mêmes, ou se laissent vendre par leurs parens. Les enfans des esclaves sont la propriété du maître, et à la mort de celui-ci, ils passent à ses héritiers comme le reste de sa succession. Les esclaves ne se marient qu’entre eux ; il leur est sévèrement interdit de porter certaines couleurs, certaines formes d’habillement. Du reste, les maîtres n’ont point sur eux droit de vie et de mort, puisque la mort d’un de ces malheureux, occasionnée par suite des coups qu’il a reçus, est punie d’une amende et d’une déportation d’un an et demi. Mais les militaires tartares, auxquels le gouvernement donne des esclaves, les traitent ordinairement avec la dernière rigueur.


Dissolution de la Société de la Triade. — Un des censeurs impériaux a représenté à Sa Majesté que la So-