table en saluant tout le monde et parlant à tous ceux que le séraskier lui désignait. Lorsque le sultan quitta la tente, l’ambassadeur de France donna le signal, de nouveaux vivat furent mille fois répétés, et furent suivis d’un troisième salut de vingt-un coups de canon.
Sa Hautesse ordonna, en sortant, qu’on illuminât la tente ; en un instant, elle se trouva éclairée de mille bougies et présenta un coup-d’œil difficile à décrire. Il faisait déjà nuit quand on sortit de table, un superbe feu d’artifice fut aussitôt tiré et termina cette belle journée. À dix heures, tout le monde partit, enchanté de l’affabilité de Sa Hautesse et de la politesse de son premier secrétaire.
Sa Hautesse a fait commander à Paris de la vaisselle et des services à son chiffre, pour les fêtes qu’elle a l’intention de donner par la suite. Cette fois-ci, on a été obligé de recourir aux services de M. de Ribeaupierre.
— Recensement de l’empire turc, — Le gouvernement vient d’envoyer dans les diverses provinces de l’empire un certain nombre d’ulémas, gens de loi, et de mubachirs, commissaires, pour aller y faire le recensement des habitans et des propriétés. Cette mesure a pour but l’organisation uniforme, civile et militaire, et l’établissement d’un impôt proportionnel à la place des impositions arbitraires qui ont causé tant de mécontentemens et de révoltes. On ne saurait trop engager la Porte à entrer franchement et largement dans cette voie de réforme du mode d’impositions.
— (6 novembre). — Présens du vice-roi d’Égypte au sultan. — Méhémet-Pertew effendi est depuis quelques jours de retour de l’Égypte. La mission dont il avait été chargé auprès de Méhémet-Ali a obtenu un plein succès. La corvette ottomane qui l’avait amené jusqu’aux Dardanelles, d’où il est venu ici par terre, est arrivée portant un subside de 500 mille piastres fortes d’Espagne, et en même temps a mouillé dans le port un bâtiment suédois affrété
