Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/213

Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
LA MER.

pourquoi ne puis-je visiter ces ports, ces arsenaux, ces nombreux bazars ? Si l’aspect du sol natal émeut vivement notre âme, pour l’aimer mieux encore, il faut l’avoir quitté, il faut y revenir après un long voyage…


VIII.

Alors que vous n’avez vu long-temps qu’un océan sans bornes, entendu que la voix rauque des matelots et le sifflement monotone du navire ; alors que tout à coup retentit ce cri si désiré : Terre, terre ! voici la terre ! qu’on distingue peu à peu les rochers grisâtres, et la flèche des églises, et les vieilles pierres du môle, et les maisons blanches du rivage…


IX.

Alors qu’un pilote habile a saisi le gouvernail, que le vaisseau vogue à pleines voiles, que les vents semblent le caresser et le conduire avec amour ; alors qu’il entre superbe et blanchissant d’écume, rase la digue où s’inclinent les spectateurs, et s’arrête majestueusement à la place qui lui est assignée…


X.

L’Angleterre est le marché des peuples. On dirait une colonie de l’univers… Ici s’ouvrent de vastes rades pour la marine militaire ; on n’y voit que préparatifs guerriers… De là partent sans cesse ces flottes redoutables qui sillonnent les mers, et promènent la Grande-Bretagne armée sur tous les points du globe.


XI.

Voguez, voguez, heureux matelots ! allez montrer le lion britannique aux plages désolées du pôle, aux solitudes brû-