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L’ÎLE DE L’ASCENSION.

car ce rocher ressemble à l’exil le plus affreux, et le serait en effet pour tout autre peuple que des Anglais, qui ne sauraient pas, comme on dit en terme de marine, s’installer. Ce gouverneur et ses officiers agissent sans la moindre cérémonie, et sont toujours dans le costume le plus simple, parce qu’il est le plus commode. C’était bien là les gens qui nous convenaient. Ils nous firent toutes les politesses qui étaient en leur pouvoir, et leur table nous fut constamment ouverte pendant la semaine que nous passâmes parmi eux. Nous eûmes l’avantage de leur donner à dîner ; ils parurent prendre plaisir à une société passagère qui rompait pour eux la monotonie de leur existence. On y porta diverses santés. Quelques-unes furent appuyées d’un modeste coup de canon, afin de ne pas trop effrayer les tortues. Dans cette circonstance on se relâcha un peu de l’utile sévérité du réglement.

Y***.
(Souvenirs du coin du feu.)