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HISTOIRE MODERNE.

la patrie, quelque peu favorisé qu’il soit des dons de la nature. Dans un pays où les ressources pécuniaires sont très-faibles, où la population est répartie sur une très-vaste surface, où la mer sert de frontières, et tient lieu de forteresses, cette organisation réunit encore les grands avantages d’être fort économique, sans nuire à aucun besoin du service, et de ne pas condamner à l’oisiveté des garnisons une foule de bras indispensables à l’agriculture. Enfin, il est une dernière considération que nous nous garderons bien de passer sous silence ; l’armée ainsi colonisée est éminemment nationale ; elle est unie aux autres citoyens par une conformité de besoins, d’intérêts, de travaux, par une sympathie perpétuelle. Quoi de plus propre à attacher le soldat à son pays que de confondre sans cesse dans ses idées, dans ses occupations, la culture de son champ avec les moyens de le défendre ?

L’administration de l’armée suédoise est extrêmement compliquée : elle n’est point sous la direction d’un ministre, d’un chef unique, mais se partage en trois départemens, dont il est difficile de déterminer exactement les attributions. Nous donnons ici ce que nous avons pu recueillir de plus positif à cet égard.

1o Le personnel, que dirige un aide-de-camp général (le comte de Brahe), qui travaille directement avec le roi, et qui est chargé de la présentation aux emplois militaires.

2o Le matériel, qui est placé sous la direction