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DE LA PÉNINSULE SCANDINAVE.

Tous les dimanches les officiers et sous-officiers exercent les soldats qui sont immédiatement sous leurs ordres. Le mois de juin est consacré aux exercices généraux : les compagnies s’exercent d’abord séparément, puis se réunissent en régimens, et quelquefois l’on forme des camps de plusieurs régimens[1]. Au bout d’un mois tout est fini, et ce court espace de temps suffit pour donner à ces troupes colonisées une tenue excellente et un aplomb parfait : la cavalerie surtout est remarquable, et l’emporte certainement sur celle de plusieurs autres nations de l’Europe chez qui elle est constamment sous les armes. Il est vrai que les officiers, vivant au milieu de leurs soldats et n’ayant point les distractions qu’offre la vie de garnison, sont à même de les surveiller pendant toute l’année, et d’agir puissamment sur leur moral. Tous les trois ans, il y a une inspection faite par les officiers-généraux.

Les officiers ne sont jamais pris dans les rangs des soldats. Ce sont pour la plupart de jeunes nobles, sortis de l’école militaire de Carlberg. Ils sont obligés d’acheter leurs grades d’après un taux fixé par la loi. Ils ont de droit un congé de six mois tous les ans ; et d’après la constitution

  1. Pendant le mois d’exercice, l’entretien des troupes est aux frais des propriétaires associés, qui concluent, à cet effet, des abonnemens avec le gouvernement. Le prix moyen par année est de 7 écus (15 francs) par homme pour toute la durée des exercices.