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VOYAGES.

Cette île, jadis déserte, commence à offrir un coup-d’œil intéressant pour l’observateur, et devient une preuve de ce que peut un bon système administratif suivi avec constance dans ces lieux qui semblent le moins propres à être habités.

En effet, après être débarqué et avoir franchi une grande plage de sable blanc, on ne voit, tant que la vue peut s’étendre, qu’un sol volcanique, rougeâtre, entrecoupé de plaines et de hauts pitons, sur lequel un naturaliste seul peut trouver des traces de végétation. Partout on ne marche que sur des laves ou des tas de scories, qui, dans les plaines, présentent cela de particulier qu’elles forment des élévations irrégulières, comme si on s’était plu à les relever pour cultiver leurs intervalles composés d’une terre-meuble et rougeâtre. La montagne la plus élevée est à peu près placée au milieu de l’île. Les nuages qu’elle attire et fixe à son sommet y ont décomposé les substances volcaniques et produit une bonne terre, seul point où la végétation ait commencé à s’établir. C’est de ce lieu qu’on embrasse parfaitement l’ensemble géologique de l’île, et qu’on voit que tous ces pitons, plus ou moins élevés, furent des centres d’action, lorsque cette terre était dans une conflagration générale. Plusieurs d’entre eux ont encore leur sommet découpé en cratère plus ou moins bien conservé. Un, entre autres, présente un ac-

    mouillage de Sandy-Bay, d’après les calculs de M. Lottin, officier de marine, par 7° 55′ 9″8 de latitude sud, et 16° 44′ 25″7 de longitude occidentale.