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HISTOIRE MODERNE.

messes, on lui ferait le transfert de 150,000 liv. st. sur le stock de la Compagnie, dont il ne paierait que 80 pour 100, ou en d’autres termes qu’il recevrait 10 pour 100 sur la somme de 150,000 liv., ce qui équivalait à un don de 30,000 liv. pour la réussite de ses intrigues. » (Vol. 1, p. 129.)

Nous nous arrêterons à cette première période des fastes de la Compagnie, commençant par l’expédition du boucanier Lancastre, et finissant avec l’agioteur Firebrace. Le tableau historique va prendre une tout autre couleur. De nouveaux acteurs, les Clive, les Hastings, les Wellesley, d’une part, et de l’autre les Hyder-Aly, les Tipoo-Saeb, les chefs mahrattes et tant de malheureux princes indiens vont animer la scène. Il y avait loin sans doute de l’érection du fort Williams à la subversion du trône du Grand-Mogol et aux victoires remportées en dernier lieu sur les Birmans. Cet espace immense a cependant été franchi en peu d’années. Du petit fortin on est arrivée la possession d’un village, du village à une cité, de la cité à une province, de la province à un royaume, du royaume à un empire. D’humbles marchands, de respectueux pétitionnaires, bornant d’abord tous leurs vœux à l’établissement de quelques factoreries sur les côtes, sont devenus de grands conquérans, de puissans souverains, étendant leur domination de l’Indus au Burrumpouter, du cap Comorin aux monts Himalaya, et cela sans avoir dans ces vastes et fertiles contrées acheté un seul acre de terre. Il n’a fallu